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    Les procès

     

    Du 22 au 26 mars 2004 Emile Louis comparait devant les assises du Var pour viols et agressions sexuelles aggravées avec torture et acte de barbarie contre sa seconde épouse et sa belle-fille. Il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle. 

     

    Le 2 novembre 2004 s'ouvre le second procès relatif cette fois aux disparues de l'Yonne à Auxerre. Au cours des débats, l'accusé nie tout en bloc. Un des moments fort sera le témoignage accablant de sa fille aînée Marilyne Vinet qui déclare devant la cour d'assises que son père n'était "pas un être humain".

    Elle raconte également avoir été victime de viols de la part de son père quand elle avait 5 ans, puis l'avoir vu éventrer une jeune femme quelques années plus tard, expliquant qu'elle n'avait rien dit avant 2000 de peur qu'il ne fasse subir le même sort à sa mère. 

     

    A la fin du procès, plusieurs femmes ayant connu Emile Louis témoignent à la barre et déclarent avoir été victimes d'abus sexuels et de séquestrations sous l'emprise de drogues dans le Var. 

     

    Le 25 novembre 2004 Emile Louis est reconnu coupable de l'assassinat des sept jeunes femmes et est condamné à perpétuité dont 18 ans incompressibles. Il a fait appel de cette condamnation et un nouveau procès doit avoir lieu.


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    Nouveaux rebondissements

     

    Dans leurs investigations, les enquêteurs font le rapprochement entre l'affaire des disparues et une affaire de torture survenue à Appoigny en 1984. 

     

    Le 22 janvier 1984, une jeune femme, Huguette, trouve refuge à l'hôpital d'Auxerre où elle explique qu'elle a été violée et torturée pendant plus de trois mois après avoir été enfermée dans la cave d'un pavillon d'Appoigny près d'Auxerre. Sur place, les policiers libèrent une autre victime, emprisonnée depuis une semaine. Ils découvrent, par ailleurs, une véritable salle de torture et une terrifiante indication. Des tarifs - 600 francs pour une brûlure de cigarette - réservés aux clients. L'enquête révèle que les époux Dunant se livrent à des activités sadomasochistes depuis quinze ans dans leur cave et possède un "fichier clientèle" d'une centaine de noms dans toute la France. Claude Dunant est condamné à perpétuité en 1991. Cependant des éléments troublants peuvent laisser supposer que ces deux affaires sont liées. Tout d'abord les époux Dunant s'en prenaient à des enfants de la Ddass et Claude Dunant bénéficie d'un traitement particulier en prison. Il n'en faut pas plus pour que la rumeur se propage dans Auxerre: " On a voulu protéger des notables". Christian Jambert estimait en tout cas qu'Emile Louis aurait pu être, soit le pourvoyeur, soit le fossoyeur du couple sadomasochiste. 

     

    Le 22 octobre 2001, Chantal Paradis se constitue partie civile contre l'homme qu'elle a épousé le 30 juin 1992. Sa fille fait la même démarche. Les plaignantes font état de viols, actes de barbarie et de torture. 

     

    En octobre 2003 la juge Claudine Philippe, chargée du dossier notifie aux parties la fin de son instruction. Le procès peut avoir lieu.  


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    Enfin des aveux et deux corps retrouvés

     

    Curieusement, alors qu'il avait tout nié lors de ses précédentes gardes à vue, il craque au bout de quelques heures d'interrogatoire. Mais il avoue des crimes qu'il croit prescrits. 

     

    Dans sa déposition il raconte que sa première victime est Françoise Lemoine, disparue en 1977. Il dit l'avoir assassinée alors que la jeune femme était sa maîtresse depuis un an après avoir fait l'amour avec elle sur une petite plage en bordure du Serein, une rivière où il avait l'habitude de pêcher. Il aurait ensuite enterré le corps à proximité. 

     

    Il récidive avec Christine Marlot, 16 ans en janvier 1977 qu'il enterre à proximité de sa précédente victime. 

     

    Trois mois plus tard, en avril 1977, il tue, successivement, Jacqueline Weiss et Chantal Gras. La première parce qu'elle menaçait de révéler leur liaison à sa femme, la seconde pour «assouvir des pulsions qui me forçaient à faire du mal lors des rapports sexuels». 

     

    En juillet de la même année c'est au tour de Madeleine Dejust, tuée alors qu'il la conduisait à son C.A.T. puis un an plus tard c'est à celui de Bernadette Lemoine.

     

    Enfin, en septembre 1979, il s'attaque à Martine Renault.


    En janvier 2001, il se rétracte et prétend qu'il a avoué sous la pression des gendarmes. Or deux corps sont retrouvés enterrés près du Serein suivant ses indications compromettant considérablement sa stratégie de défense. Il s'agit de Madeleine Dejust et Jacqueline Weis. De surcroît un album photo lui appartenant est retrouvé à proximité de l'un des corps. 

     

    A partir de ce moment il avance l'existence d'un "réseau" mêlant notables et proxénètes afin d'atténuer sa responsabilité. 

     

    Malgré ses résultats encourageants, la menace de la prescription plane, les faits datant de plus de vingt ans. Heureusement, un courrier rédigé en 1993 par Bertrand Daillie, substitut du procureur d'Auxerre, qui s'est enquis du sort de quatre jeunes femmes disparues auprès des services sociaux du conseil général de l'Yonne, est considéré par la Cour de cassation comme un acte d'enquête interruptif de la prescription. 

     

    Au même moment, a l'initiative de Marylise Lebranchu alors ministre de la justice, une enquête est menée par le conseil supérieur de la magistrature pour faire toute la lumière sur les différents manquements et négligences de la justice au sujet de cette affaire. Plusieurs magistrats sont ainsi sanctionnés.  


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    Une émission de télévision relance l’affaire

     

    En mai 1996, l’association ADHY lance un appel sur TF1 dans « Perdu de vue ». A la suite de l’émission, un chauffeur de car à la retraite, collègue d’Emile Louis, affirme avoir vu ce dernier creuser un trou de la taille d’un corps, en février 1981, dans un champ entre Seignelay et Chemilly-sur-Yonne quelques jours après la date de disparition de Sylviane Lesage. 

     

    Le 3 juillet 1996 l’association de défense des handicapés de l’Yonne et l’avocat des victimes P. Gonzalez de Gaspard demandent la réouverture de l’enquête devant le juge d’instruction Benoît Lewandowski. Cette demande est dans un premier temps rejetée en février 1997 puis finalement l’ADHY obtient de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris, l’ouverture d’une information judiciaire le 7 mai 1997. 

     

    C’est quelques mois après la relance de l’affaire que le gendarme Jambert est retrouvé mort dans d’obscures circonstances. 

     

    Les investigations reprennent

     

    Entre octobre 1997 et mai 2000 plusieurs fouilles sont organisées par le juge Lewandowski dans différents lieux fréquentés par Emile Louis dans l’Yonne. Elles ne donnent aucun résultat malgré les considérables moyens humains et matériels engagés.

     

    Finalement ce n'est que le 14 décembre 2000 qu'Emile Louis est interpellé à son domicile dracénois puis placé en garde à vue.  


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    L’affaire de l’APAJH

     

    C’est à la même époque qu’une autre affaire liée à l’APAJH va éclater à Auxerre. En mai 1992 l’association de défense des handicapés de l’Yonne (ADHY) constituée autour d’une cuisinière de l’APAJH, s’inquiète de certaines méthodes au sein de la structure. Cette association dirigée d’une main de fer par Pierre et Nicole Charrier depuis les années 70 représente beaucoup pour la ville d’Auxerre. Avec un budget de 80 millions de francs et 350 employés, elle est le second employeur de la ville. Cela explique pourquoi l’administration n’a jamais mis son nez dans les affaires internes de l’association. Et pourtant ce sont plusieurs témoignages qui vont enfin révéler qu’il se passe des actes graves en son sein. 

     

    Bernadette Petitcollot, une ancienne éducatrice du foyer Guette-Soleil raconte qu’un jour elle a vu Nicole Charrier montrer ses seins et ses fesses à une jeune trisomique qui n'avait même pas la parole. Elle envoie même un courrier de dénonciation aux autorités judiciaires pour signaler une fellation dont avait été victime un déficient mental au foyer, sans aucune réponse. 

     

    Serge Lange un ancien administrateur de l'APAJH fait des démarches pour alerter le préfet de l'Yonne, en vain. Il prétend qu’à table, Nicole Charrier fait raconter aux gamines handicapées leurs expériences intimes et livre sans aucune gêne ses petits soucis gynécologiques ou l’ampleur de son appétit sexuel. 

     

    Par contre les époux Charrier se sont toujours montrés des amis fidèles envers Emile Louis. 

     

    Le 12 février 1982, alors que le chauffeur de car de l'APAJH est mis en examen pour «attentat à la pudeur» sur les trois fillettes placées chez sa compagne, Nicole Charrier se porte témoin de moralité et déclare qu’il est comme un père pour les handicapés.

     

    En octobre 1989, Nicole Charrier est devenue conseillère municipale d'Auxerre, élue sur les listes de Jean-Pierre Soisson, quand son époux est surpris par une patrouille de police municipale en train de violer une handicapée mentale de 22 ans à l'arrière de sa voiture, tandis qu'un jeune garçon était assis à l'avant. La même séance se répétait depuis près d'un an. Il échappe mystérieusement à la cour d’assises et est condamné en correctionnelle à six ans de prison.  


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