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    Enquête sur l'assassinat

    Article de wikipedia

    L'image d'un homme est repérée par la police dans un supermarché de Seine et Marne parce qu'il y a utilisé les cartes bleues des jeunes femmes après leur disparition. Compagnes dans la vie depuis deux semaines, elles ne donnent plus de nouvelles suite à leur départ de la résidence secondaire de la famille Giraud, à la Postolle (Yonne), le 1er novembre 2004 au soir.

    Après l'ouverture d'une information judiciaire pour enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries, les policiers, dirigés par le commandant de police Michel Cunault, déterminent partiellement l'immatriculation d'une 205 cabriolet blanche dont le conducteur utilise la carte bleue de Géraldine Giraud à une station-essence disposant d'une caméra de vidéo surveillance.

    Réduction du nombre des véhicules possibles faite, ils identifient son propriétaire dont l'image capturée à la station correspond à celles des caméras de surveillance de la grande surface où les cartes ont déjà été utilisées peu avant, son nom est J.P. Treiber, il est déclaré habiter à Villeneuve-sur-Yonne, près de l'endroit où le téléphone de Katia a été une dernière fois localisé, le 2 Novembre.

    Il est alors interpellé en Seine-et-Marne, les policiers du SRPJ de Dijon découvrant les cartes bancaires des jeunes femmes dans son portefeuille. Il est placé en garde à vue à Sens le 23 novembre 2004, puis mis en examen pour enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries, et écroué le 25 novembre à la ­maison d’arrêt d’Auxerre.

    Lors de sa garde à vue et de ses auditions chez le juge d'instruction Michaël Gihr, il multiplie les versions incohérentes, dont celle de la fugue amoureuse (contre rétribution par les deux amantes qui lui auraient confié leurs cartes de crédit et leurs codes, il les aurait aidé à disparaître pour refaire une nouvelle vie).

    Des voisins ayant entendu J.P. Treiber travailler à la pelle mécanique dans son jardin, les policiers perquisitionnent sa propriété. Le 8 décembre, la police découvre des objets calcinés ayant appartenu aux victimes et le 9 décembre les corps dénudés des victimes (dont les bouches sont bâillonnées par du ruban adhésif) au fond d'un puisard d’eaux usées recouvert d’une dalle ronde en béton dans le jardin de J.P. Treiber, sis au hameau de Château sur la commune de Villeneuve-sur-Yonne[6].

    Le 20 décembre 2004, alors que l'on célèbre les obsèques de Géraldine Giraud, deux jours après celles de sa compagne, il est mis en examen pour assassinat. Les résultats de l'autopsie permettent de déterminer que les deux jeunes femmes ont été séquestrées plusieurs jours, mais aucune trace de torture ni de violences sexuelles ne sont constatées. L'enquête suspecte un empoisonnement à la chloropicrine, des traces de chloroforme (produit de décomposition de la chloropicrine) ayant été retrouvées sur les vêtements et la couverture recouvrant les victimes[7].

    D'abord suspectée d'avoir commandité une sorte de séquestration punition de Géraldine et Katia, séquestration qui aurait dégénéré[8], la tante de Géraldine Giraud, Marie-Christine Van Kampen, est mise en examen en novembre 2005 avant de bénéficier d'un non-lieu en 2008 et de recevoir une indemnité de la Commission nationale de réparation de la détention provisoire[9]. La police recherche également d'autres complices éventuels de Treiber : Nicolas Métier, compagnon de chasse de Treiber ; Patricia Darbeau dont le compagnon François Vivant a monté une escroquerie dans la société Star Evénement et dont Treiber fut l'homme à tout faire[10].

    Le procès en assises était prévu pour avril 2010[11]. Son suicide éteint l'action en justice.

    En 2011, Michel Cunault, le commissaire de police de la PJ de Dijon chargé de l'enquête, publie un livre préfacé par Roland Giraud : dans le dernier chapitre, il suspecte fortement Marie-Christine Van Kampen. La sœur de Maaïke, l’épouse de Roland Giraud, est une cantatrice et professeure de chant qui entretient avec son beau-frère des relations haineuses. En 1973 elle aurait eu une relation d’un soir avec Roland Giraud.

    Adolescente, Géraldine Giraud consultait un psychologue à l'époque et ce dernier avait évoqué la possibilité de problèmes sexuels pour expliquer son mal-être. Marie-Christine Van Kampen aurait convaincu sa nièce qu'elle était victime d'abus sexuels de la part de son père. Lors d'une explication familiale, la fille confie à son père que sa « tante fantasque » lui a fait dire des bêtises.

    Lors des auditions de Treiber, ce dernier révèle qu'il connaissait des détails de la vie intime de Géraldine Giraud, notamment son cancer et cette histoire d'abus sexuels. Michel Cunault pense que c'est Marie-Christine Van Kampen qui a révélé à Treiber ce secret familial. De plus, la professeure de chant dépend financièrement des Giraud qui la logent à Sens.

    Enfin, les enquêteurs ont retrouvé dans la cave de Marie-Christine Van Kampen des chiffons imbibés de chloroforme (elle explique que l'ancien propriétaire avait utilisé un insecticide chloré mais un rapport d'expertise toxicologique montre que cet insecticide n'a pas des teneurs en chloroforme aussi fortes que celles retrouvées, de plus cela pourrait être une excellente raison aux choix de l'endroit comme de l'arme, sachant que les traces éventuellement retrouvées pourraient être justifiées de la sorte), un chat mort (qui aurait pu être empoisonné par la chloropicrine, gaz lourd et toxique)[12], de plus un matelas rose aperçu le 8 novembre par un policier a déjà disparu le 9[12], lors même que la seule utilisatrice potentielle de la cave prétend n'y jamais descendre.

    La même année, les journalistes d'investigation Christophe Gautier et Stéphane Munka réfutent la thèse du triangle amoureux Van Kampen-Giraud-Lherbier et parient sur un crime de Treiber seul, sans complicité, qui aurait agi pour un mobile crapuleux, l'argent[9].


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